Les porcelets

La castration

En France 85% des porcelets mâles sont castrés sans anesthésie, soit l’équivalent de 10 millions d’animaux chaque année.

Cette opération est généralement effectuée par l’éleveur ou un salarié de l’élevage sur des animaux de moins d’une semaine, sans prise en charge de la douleur. WELFARM s’oppose fermement à cette mutilation qui est source de grande souffrance pour les porcelets pendant l’acte mais aussi dans les jours qui suivent.

La raison avancée pour justifier la castration est la prévention de l’apparition d’une odeur à la première cuisson de la viande de porc. Or, moins de 4% des carcasses de porcs mâles présentent un risque d’odeur. Par ailleurs, des alternatives sans souffrance pour les animaux existent.

En effet, il est possible d’élever des porcs mâles entiers (verrats) et de détecter les carcasses odorantes sur la chaîne d’abattage. Ces dernières sont alors destinées au circuit de transformation ou de salaison sèche (l’odeur ne se révélant qu’à la première cuisson de la viande, le risque pour le consommateur est nul dans les deux cas).

L’immunocastration est une autre alternative à la castration à vif. Elle consiste à administrer un « vaccin anti-odeur » qui bloque la puberté des porcelets et prévient donc tout risque d’odeur à la cuisson. En effet, cette odeur est liée aux hormones mâles qui se développent à la puberté des cochons.

Face à ce constat, WELFARM a décidé de lancer une campagne de sensibilisation intitulée #couic2018 (date à laquelle les signataires de la Déclaration de Bruxelles se sont engagés à arrêter cette pratique).

Pour en savoir plus et agir, RDV sur couic2018.fr

La section partielle des queues

La section partielle des queues des porcelets, généralement âgés de quelques jours, se pratique couramment afin de réduire le risque de caudophagie (morsure de la queue). A cette occasion, la moitié de la queue est sectionnée. Cette opération est douloureuse pour les porcelets et peut induire des infections et des abcès.

Les raisons de la caudophagie sont complexes. Les preuves d'ordre anecdotique et scientifique indiquent que la surpopulation, l'absence de litière, le servage précoce et le système de nourrissement utilisé peuvent y contribuer, que l'on prenne ces élément séparément ou ensemble. En pratiquant une bonne gestion et en prévoyant suffisamment d'espace, de nourriture et de litière, la caudophagie peut être évitée sans que l'on ait besoin de sectionner les queues.

La section partielle et systématique des queues est soi-disant interdite par les directives européennes actuelles mais la pratique ne l'est pas pour autant, et les éleveurs peuvent décider s'ils l'estiment nécessaire ou non. En conséquence, elle est encore largement pratiquée dans de nombreux pays, dont la France.

La section des dents

On pratique souvent la section des canines supérieures chez les porcelets afin de réduire le risque de blesser les autres porcelets et les tétons de la truie. Toutefois, la plupart des éleveurs estiment qu'il n'est pas nécessaire de pratiquer cette opération, qui peut causer des souffrances, de l'infection et des problèmes à long terme provoqués par la chute des dents.

Le Rapport du CSV (1997) établit qu'il faudrait privilégier le limage des dents plutôt que la section de celles-ci, mais que des efforts devraient être consentis pour éviter cette pratique notamment en améliorant les systèmes de gestion, une recommandation qui pourrait être reflétée dans les dispositions législatives européennes.

Les associations françaises de défense des animaux sont, par principe, contre toute forme de mutilation (castration, section partielle des queues, section des dents, limage des dents). Le limage des dents pourrait être toléré au cas par cas, lorsque les lésions provoquées par les porcelets à la truie sont graves, mais cette pratique ne devrait jamais être systématique. La castration des porcelets devrait être interdite dans tous les systèmes de production.


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